Intervention de Stéphane Travert

Réunion du 27 octobre 2015 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Travert :

Je me réjouis, madame Virginie Duby-Muller, de constater l'augmentation de 54,4 % en autorisations d'engagement et en crédits de paiement de l'action « Industries culturelles », qui s'explique non seulement par la hausse des crédits alloués à la Hadopi, mais aussi par le transfert au sein du programme des crédits alloués au Bureau export de la musique française et, enfin, par l'inscription au titre de cette action de nouvelles aides destinées à valoriser l'entreprenariat culturel.

Je vous félicite particulièrement, madame, pour votre rapport sur la numérisation des salles de cinéma : vous y soulignez la vitalité exceptionnelle de l'exploitation cinématographique en France, qui conserve l'un des taux de fréquentation les plus élevés d'Europe, et la grande diversité de l'offre que la numérisation permet de proposer en salles. Vous présentez également les motifs d'inquiétude du secteur : la concurrence d'autres modes de diffusion des films, comme la lecture en continu ou streaming, mais aussi le fait que les exploitants peuvent accélérer à l'excès la rotation des films grâce à la souplesse que leur offre le numérique. Vous indiquez en particulier qu'en dépit de l'augmentation du nombre d'écrans de cinéma en France, le nombre d'établissements diminue. L'émergence des multiplexes accentue en effet la concentration de ce secteur autour de grandes sociétés d'exploitation bien connues.

Pensez-vous que les exploitations indépendantes, qu'il s'agisse d'associations ou de sociétés coopératives et participatives, les SCOP – comme c'est le cas de l'Utopia à Toulouse – soient menacées par ces superstructures qui, alors qu'elles étaient 135 en 2003, sont désormais 191, soit un rythme moyen de six ouvertures par an ?

Vous soulignez d'autre part la nécessité d'apporter un soutien adéquat à la filière cinématographique ; les dispositifs proposés par le CNC vous semblent-ils adaptés à cette nouvelle donne ? Enfin, parallèlement à l'augmentation du nombre de multiplexes, nous pouvons nous réjouir du fait que le parc de cinémas d'art et d'essai se maintienne et même progresse – signe qu'une cohabitation fructueuse entre ces deux modèles d'exploitation est toujours possible !

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