Intervention de Jacques Cresta

Réunion du 27 octobre 2015 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Cresta, rapporteur pour avis :

J'ai le même attachement à France 3 Pays catalan que M. Hetzel à France 3 Alsace, et je suis très vigilant au sujet des antennes locales. Le rapport au Parlement sur les orientations de France Télévisions que vient de nous adresser Mme Delphine Ernotte indique il est vrai que la réforme de l'organisation territoriale entraînera l'évolution de France 3 afin de l'adapter aux nouvelles régions, mais cette adaptation sera principalement éditoriale et concernera pour l'essentiel les rendez-vous d'information.

La télévision de rattrapage, monsieur Pouzol, est pour France Télévisions tout à la fois un relais d'audience et un outil fondamental d'organisation. Quant à la chaîne Arte, elle a déployé une stratégie numérique sur diverses plateformes qui est un véritable succès. Sans doute les structures plus petites et moins bien dotées ont-elles plus de facilité à faire preuve d'innovation et de créativité.

J'en viens à la question de la chaîne d'information en continu pour m'étonner qu'il n'en existe pas encore dans le secteur public. Une chaîne publique pourrait pourtant mieux équilibrer le fonctionnement de notre démocratie. L'objectif, en effet, n'est pas de copier les journaux en continu des chaînes privées, qui reposent souvent sur l'émotion, mais de proposer une chaîne d'information s'adressant à l'intelligence des téléspectateurs.

Un amendement du Gouvernement, adopté à la suite d'une proposition de MM. Bloche et Beffara, a permis d'augmenter les dotations de France Télévisions de 25 millions d'euros pour 2016. Cet apport viendra partiellement combler le déficit de 50 millions d'euros prévu par le groupe pour ce même exercice mais il lui faudra trouver de nouvelles ressources, peut-être au moyen de réformes de structure. Je constate toutefois que les acteurs de l'audiovisuel public semblent travailler chacun dans leur coin au développement du numérique ; l'INA vient ainsi de lancer son service de vidéo à la demande. J'estime au contraire que France Télévisions doit promouvoir une offre numérique du service public dans son ensemble. De ce point de vue, la chaîne d'information en continu permettra de favoriser les synergies, d'éviter la multiplication des unités de recherche et développement dans chaque entité et de proposer une offre cohérente dans le respect des sensibilités de chaque chaîne.

Concernant les métiers, il faut en effet aller vite, sachant que chaque entreprise, qu'il s'agisse de France 2, de France 3 ou de l'INA, possède sa culture propre. Une action plus transversale permettra de rapprocher ces équipes du service public qui s'ignorent parfois, voire se méfient les unes des autres, et d'améliorer l'offre publique. Dans l'immédiat, il est urgent de renforcer la polyvalence des salariés de ces chaînes de sorte qu'ils puissent travailler tout à la fois sur les chaînes linéaires et sur les supports numériques.

À titre personnel, j'aurais certainement voté pour l'amendement concernant la suppression de la publicité durant les programmes pour enfants. En réalité, seule la chaîne Ludo diffuse des publicités ; la plateforme des Zouzous, quant à elle, propose des applications sans publicité pour les supports mobiles et encadre strictement les annonces diffusées sur certaines parties du site en les limitant à des jouets et films pour enfants et en excluant toute publicité pour des produits de consommation alimentaire, par exemple. J'y suis extrêmement attentif. Cela étant, pour se développer, ces chaînes doivent trouver un équilibre entre recherche de financements et respect des obligations du service public.

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