Il appartiendrait selon vous à l'Union européenne de se mobiliser mais, monsieur Belliard, nous sommes l'Union européenne ! Qui donc commande à Bruxelles : la Commission et ses vaticinations technocratiques, ou les États ? Ce sont les États. Je rappelle d'autre part que l'Union européenne coûte chaque année 9 milliards d'euros à la France. Si elle rapatriait certaines de ces lignes budgétaires, la France aurait davantage de moyens pour agir par elle-même et montrer qu'elle s'intéresse à l'Afrique – qui n'est qu'à deux heures d'avion de Paris. Enfin, vous semblez minorer les facteurs démographiques, qui sont pourtant au coeur du sujet. Autrefois, lorsque je me trouvais en poste au Nigéria, ce pays comptait 80 millions d'habitants ; ils sont aujourd'hui 200 millions – et encore, bien malin qui saurait les compter. Ils seront 340 millions dans vingt ans ; combien de temps cela durera-t-il ? Quel est donc le taux d'accroissement démographique du Burkina Faso et du Niger ? M. Fabius évoquait un taux de 5 % à 7 % par an : à ce rythme, il est impossible de se développer ! Le ministère des affaires étrangères prévoit-il des programmes de stabilisation de la population ?