Madame la ministre, votre projet de budget préserve l'essentiel, puisque les crédits de paiement bénéficient d'une très légère augmentation. Cela est positif, mais de nouveaux engagements comme le financement du régime de solidarité territoriale de Polynésie d'un montant de 12 millions d'euros imposent des baisses de dotations à des lignes budgétaires traditionnelles. Nous comprenons le signal de solidarité, mais nous nous interrogeons sur l'opportunité de faire porter l'effort sur la mission « Outre-mer », qui concerne des territoires sinistrés économiquement et socialement, plutôt que sur d'autres autrement mieux loties.
Les nouvelles charges pèsent notamment sur le secteur du logement, dont les crédits de paiement diminuent de 10 %, chiffre élevé et surprenant, puisque vous avez lancé il y a quelques mois un plan très ambitieux visant à produire près de 10 000 logements sociaux chaque année. Madame la ministre, le décalage entre les annonces et la réalité budgétaire s'avère difficilement compréhensible. Votre plan a suscité l'espoir chez les demandeurs de logements, les opérateurs du bâtiment et des travaux publics (BTP) et les ouvriers, mais ce PLF envoie un signal contraire, ce que nous regrettons. Madame la ministre, le plan logement outre-mer est-il toujours d'actualité ?
Je tiens à mettre en lumière vos choix en matière de continuité territoriale, les crédits de cette politique augmentant de 41,1 à 43,2 millions d'euros. Après la courageuse rationalisation que vous avez effectuée l'an passé suite au gaspillage organisé par la région de La Réunion, cette hausse représente un choix déterminant. Assurer la continuité territoriale est indispensable, notamment pour notre jeunesse et les populations les plus fragiles, car elle constitue un facteur d'ouverture et d'insertion, ainsi qu'un formidable outil d'émancipation dont bénéficient tous les habitants des outre-mer. Nous devons continuer dans cette voie, et votre projet d'élargir le champ de la politique de continuité territoriale au rapatriement des ultramarins décédés dans l'hexagone représente une grande avancée sociale qui marquera votre passage à ce ministère.
Monsieur le ministre, nous sommes beaucoup à penser que c'est bien Bercy qui bloque l'extension de la période de défiscalisation en outre-mer et nous sommes déçus de la proposition consistant à ne proroger ce système que pour un temps limité.