J'ai bien entendu que la baisse des dotations ne venait que s'ajouter à un processus déjà engagé, et qu'elle ne suffisait pas à expliquer l'essentiel de la baisse de l'investissement. Reste que celle-ci devrait être de 10 % par an.
Le tissu communal est composé à 80 % de communes de moins de 250 ou 300 habitants, qui ont très peu de marge de fonctionnement : on ne peut pas leur prendre ce qu'elles n'ont plus. Déjà, la plupart du temps, c'est l'élu qui se démène pour que l'on y maintienne un service public de proximité. C'est l'investissement de ces communes qui fait vivre l'artisanat local. Quant aux travaux publics, ils dépendent à 70 % de la commande publique.
Dans ces conditions, je me demande si nous n'allons pas vers la disparition de nos villages. En effet, la population finira par partir si le patrimoine, la voirie et les réseaux d'eau potable ne seront plus entretenus. C'est ce qui s'est passé en Espagne, où des villages ont été abandonnés. Notre pays risque de payer cher ce manque d'entretien, en termes d'attrait touristique et de cohésion sociale.