Assurer cette cohérence intersectorielle et intertemporelle suppose toutefois que nous disposions d'une capacité de comparaison chiffrée beaucoup plus poussée qu'auparavant. Or, nous sommes désormais en mesure d'évaluer l'impact des politiques non seulement sur la croissance, mais aussi sur d'autres aspects importants du point de vue du bien-être de la population. Nous disposons notamment d'une étude et d'une base de données nous permettant de comparer plusieurs indicateurs tels que l'accès aux services publics de l'éducation, de la santé et du logement au niveau régional. Nous y comparons les collectivités rurales et urbaines, ce qui nous fournit beaucoup plus d'éléments de réflexion qu'il y a deux ou trois ans.
Nous nous sommes appuyés sur une logique de cohérence intersectorielle – terme qui peut paraître froidement technique, mais qui renvoie en fait à es données dont nous disposons désormais quant aux préférences des populations locales, à l'accès aux services et à la durabilité environnementale de la vie économique. Cette base de données est révolutionnaire en ce qu'elle nous permet d'aller au-delà des seuls enjeux de revenu économique et nous aide à réfléchir à la cohérence des investissements. Il y a quelque temps, nous mettions surtout l'accent sur l'aspect intertemporel des investissements, c'est-à-dire sur la capacité à définir des plans d'investissement pluriannuels et à les articuler avec les lois de finances annuelles. Aujourd'hui, nous pouvons mesurer les résultats des interventions des administrations locales et nationales à l'aune d'une multitude d'indicateurs allant bien au-delà de la dimension « finances publiques ».