Nous sommes conscients que le renouvellement des réseaux est largement insuffisant. Cela posera toujours le problème du prix de l'eau.
Je vous rappelle très gentiment, mesdames, messieurs les parlementaires, que vous avez supprimé la solidarité entre les zones rurales et les zones urbaines dans les agences de l'eau, ce qui n'est pas très sympathique pour les zones rurales. Auparavant, les agences percevaient une subvention supplémentaire qui allait en direction des zones rurales. L'agence de l'eau Artois-Picardie a maintenu cette solidarité qui était obligatoire.
Je reste persuadé que la loi NOTRe est globalement bonne. Elle permettra de résoudre de nombreux problèmes.
Pour ce qui est de la productivité, il existe toujours des marges de progression. Cela dit, il faut tout de même gérer le personnel… Alors que je n'avais jamais rencontré de problèmes pendant vingt-cinq ans, je commence à en avoir parce que le contexte social et économique général est difficile et qu'un salarié qui apparemment gagne bien sa vie se met à protester alors qu'il ne l'aurait pas fait il y a quelques années.
Les Français doivent retrouver une culture de l'eau. Il faut assumer les conséquences de certains choix : rappelons que beaucoup de villes avaient pudiquement recouvert les rivières et qu'elles y faisaient couler les eaux usées… L'exemple le plus célèbre est celui de Rennes, mais cela a existé aussi dans les villes du Nord.
On trouve que l'eau est trop chère. Mais si l'on compare le prix de l'eau du robinet et le prix de l'eau d'Évian, on s'aperçoit qu'elle ne coûte pas cher. Malgré tout, les consommateurs préfèrent acheter de l'eau d'Évian même s'ils n'en ont pas les moyens plutôt que de boire de l'eau du robinet, pourtant parfaitement potable ! Si l'on veut un service de qualité et si l'on mesure les investissements qui devront être réalisés dans les vingt ans qui viennent, on s'aperçoit qu'il reste vraiment beaucoup à faire. Je frémis quand je vois comment on s'y prend avec les agences de l'eau. L'agence de l'eau Artois-Picardie a perdu 11 millions d'euros. Du coup, elle a diminué de plus de moitié la prime de performance épuratoire qu'elle verse aux syndicats. C'est donc une recette que les syndicats n'ont plus. Soit ils compensent cette perte en augmentant le prix de l'eau, soit ils investissent moins.