Intervention de Patrice Carvalho

Réunion du 14 octobre 2015 à 18h15
Commission d'enquête visant à évaluer les conséquences sur l'investissement public et les services publics de proximité de la baisse des dotations de l'État aux communes et aux epci

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

Nous travaillons en direct avec Compiègne et Noyon. Noyon est connue pour le musée Jean Calvin et Compiègne a un patrimoine touristique incontestable. Nous avons décidé de créer un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) avec la commune de Noyon et de gérer ensemble un certain nombre d'activités. Nous avons ainsi installé un office de tourisme à Chiry-Ourscamp, ville où il y a le plus de moines au mètre carré en France, dans une ancienne abbaye dont nous finançons la rénovation des murs.

Ma femme est issue du milieu de la batellerie, c'est un métier je connais bien. Quand nous avons construit le musée, je me suis posé des questions. Mais dès la première année, nous avons eu 10 000 visiteurs. Cela marche bien. Le bateau ne désemplit pas. Des groupes viennent le visiter, ils peuvent y déjeuner, y danser. C'est un bateau entièrement électrique, qui tient deux fois huit heures sans recharger les batteries. C'est très agréable de naviguer sur ce bateau, car il n'y a pas d'odeurs de diesel ni de bruit. Enfin, nous avons essayé de tirer parti de nos grévières. Tout au long de l'histoire, on a tiré de la grève aux abords de la rivière, ce qui a fait des trous. Tous n'ont pas été rebouchés. Nous avons investi en rachetant le site à Lafarge et nous avons aménagé des zones ornithologiques.

Enfin, nous envisageons de faire une piscine et une maison de santé, mais c'est un peu compliqué.

La suppression de la DGF représente pour moi un manque à gagner de 219 409 euros depuis 2007. Et parallèlement, la contribution économique territoriale est passée de 158 000 à 202 000 euros pour 2016.

J'en reviens aux effets de la baisse des dotations. Nous avons réduit de 6 % les charges courantes. Avant la baisse des dotations, depuis à peu près cinq ans, nous avons commencé à mutualiser avec la communauté de communes. Le poste de la secrétaire du directeur des services de la communauté de communes, par exemple, a été mutualisé avec celui de la secrétaire du directeur des services de la commune. Elle travaille moitié pour Thourotte, moitié pour la communauté de communes. Même chose pour la comptable et l'archiviste. Mais tout a des limites : on ne coupera pas en deux un emploi de maître-nageur ou d'animatrice de crèche.

Dès que c'est possible, nous mutualisons. Dans ma ville, je n'ai pas remplacé un certain nombre de gens qui sont partis à la retraite. Dans le cadre de la communauté de communes, c'est plus compliqué : on a trois personnes, mais on ne peut pas faire moins. Je prends le cas de notre déchetterie. Chez nous, les déchetteries sont couvertes et fermées. Ce sont des déchetteries top-modèles, où la flotte ne tombe pas sur les papiers et où les papiers ne volent pas partout, avec tous les recyclages possibles et imaginables. Il est vrai qu'à l'époque, nous avions les moyens !

Aujourd'hui, nous gérons et nous sommes dans le peloton de tête de ceux qui traitent les déchets en France, au niveau de la qualité. Il y a cinq poubelles sur roues pour chaque famille. Nous recyclons tout. Il nous reste la partie de la poubelle grise, de 20 %, qui va nous coûter très cher parce que la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) monte à 32 euros de la tonne, sans qu'il soit tenu compte de ce que nous valorisons par ailleurs. Si nous avions incinéré, cela ne nous aurait rien coûté. Mais nous n'avons pas fait ce choix parce que ce n'est pas un choix d'avenir. Nous sommes quasiment les seuls dans le département à ne pas avoir cédé au tout incinération.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion