Le dialogue entre les différentes familles d'une interprofession longue est le fondement même de son existence.
On a évoqué plusieurs outils, parmi lesquels le coefficient multiplicateur, dont je rappelle qu'il n'a jamais été appliqué pour les fruits et légumes. De fait, il peut être contre-productif s'il ne concerne qu'un seul produit : il entraîne alors des transpositions, qui ne peuvent être des solutions dans une économie ouverte.
Les fruits et légumes sont l'une des filières pour lesquelles les contrats avec les agriculteurs, dans le cadre des ventes de proximité, sont obligatoires. Cela donne une certaine lisibilité aux relations entre les acteurs, mais les situations varient beaucoup d'une région à l'autre. En Île-de-France, la demande est très supérieure à l'offre – c'était déjà le cas au Moyen Âge, lorsque les rois se demandaient comment alimenter Paris. Les contrats sont donc faciles à conclure, si bien que la question est plutôt de savoir comment protéger certains espaces et relocaliser les productions. Le débat est évidemment tout autre dans les départements où l'agriculture est omniprésente.
Pour la restauration collective, le mieux-disant prévaut désormais ; toutefois, il convient de réfléchir aux critères retenus. Je rappelle que l'article 53 du code des marchés publics autorise à privilégier les achats en circuit court, avec un intervenant au maximum entre le producteur et l'acheteur.
Nous sommes favorables à la stabilité juridique, car les textes se sont accumulés sans qu'on ait le temps de les « digérer ». La loi relative à la contractualisation est pour ainsi dire inappliquée au sein de la filière des fruits et légumes, car elle lui est inadaptée. Notre filière a des particularités dont il faut tenir compte : elle est fragile, longue, et les acteurs qui la composent travaillent sur des produits frais.