C'est ce que nous espérions lorsque nous avons lancé notre étude. Augmenter même marginalement le prélèvement cynégétique en France pourrait contribuer à réduire le stock d'oiseaux présents aux Pays-Bas au début du printemps et plus particulièrement en Norvège, leur destination connue, où elles prolifèrent. Un tel argument mériterait d'être repris dans les négociations avec la Commission européenne ou dans le cadre de l'élaboration d'un plan de gestion européen.
Troisième question : dans quelles conditions le gazage ou la destruction massive des oies cendrées sont-ils autorisés sur le territoire des Pays-Bas ? Nous nous sommes rendus aux Pays-Bas où nous avons rencontré les oies et ceux qui les gazent. Nous avons vu des troupeaux d'oies en train de paître dans les champs comme des vaches. Nous avons regardé un film qui montre la manière dont les Hollandais se débarrassent des oies cendrées, en particulier en Zélande.
Les différentes méthodes de destruction des oies cendrées sont toutes encadrées par des plans nationaux ou locaux de gestion ou de régulation. Ainsi, il revient à chaque province néerlandaise d'élaborer un plan de gestion avec les parties prenantes, l'objectif étant de revenir au niveau des dégâts agricoles en 2005, pendant la saison.
Le cas particulier de l'aéroport de Schiphol a fait l'objet d'un plan spécifique. Les premiers incidents se sont en effet produits dès 2000 et ils s'accroissent depuis 2010. La présence de nombreuses oies cendrées à proximité de l'aéroport perturbe le trafic et pourrait bien occasionner des accidents puisque certains oiseaux rentrent dans les réacteurs. Ce plan comporte plusieurs volets mais il autorise la capture puis le gazage au dioxyde de carbone d'un nombre important d'oiseaux chaque année – 10 000 durant l'été 2013 dans un rayon de vingt kilomètres autour de l'aéroport. Au moment de la mue, quand elles n'ont plus de plumes, les oies ne peuvent plus voler. Elles sont donc mises dans des containers, gazées et tuées. Ensuite, certains en font des rillettes… (Rires)