Monsieur le rapporteur, je tiens à vous féliciter pour la qualité de votre travail. Vous avez raison, si ce sujet peut paraître extrêmement anodin au regard des problèmes auxquels notre pays est confronté aujourd'hui, il rentre dans une réflexion globale sur ce que vivent les zones rurales. En effet ceux qui y habitent, ceux qui y travaillent, ont un sentiment d'abandon, voire de rejet de leur culture. Il est devenu extrêmement difficile d'être agriculteur, de résider dans une petite commune. Les décisions successives prises par des gens qui connaissent probablement mal la ruralité ne sont pas toujours bien comprises par ceux qui y habitent.
Les chasseurs font partie intégrante de la ruralité, comme on l'a vu lors de l'examen du texte sur la biodiversité. Malheureusement, nous avions assisté alors à un affrontement entre les « chasseurs agriculteurs ruraux » et ceux qui ne partagent pas ces valeurs.
C'est probablement un rapport de ce type qui peut permettre de jeter les bases d'une réflexion commune et d'arrêter d'opposer les uns aux autres dès lors que l'on s'appuie sur des données fiables validées par tout le monde.
La bonne nouvelle de ce matin, c'est que les oies cendrées sont de plus en plus nombreuses. On voit bien qu'entre une espèce protégée et une espèce nuisible la différence est plus ténue qu'il n'y paraît puisqu'elle peut être protégée sur un territoire et nuisible à un autre endroit et que cette notion peut évoluer dans le temps. J'en veux pour preuve que les sangliers ont fait l'objet des mêmes remarques il y a quelques décennies. Je suis riverain d'une grande forêt de feuillus, la forêt de Chaux, où le cerf a été introduit il y a une trentaine d'années avant de devenir aujourd'hui pratiquement nuisible, l'ONF estimant qu'il mange trop de jeunes pousses. Il faut donc s'appuyer en permanence sur des données extrêmement précises. C'est ce qu'a fait notre rapporteur, ce qui lui a permis de faire des propositions réalistes pour éviter d'utiliser cette somme hallucinante de 12 millions d'euros de crédits européens pour gazer des oies alors que l'agriculture est confrontée actuellement à une crise grave. La France aurait pu éviter cela grâce à la chasse.
Il y a quelques années, j'avais commis, avec Mme Geneviève Gaillard, un rapport sur la gouvernance et le financement des associations environnementales. Je souhaite que l'on puisse nous rappeler à l'occasion quelles sont les associations qui agissent dans de tels débats, quels sont leurs financements, leur gouvernance, parce qu'il y a d'un côté ces associations et, de l'autre des fédérations de chasse qui sont très contrôlées et très organisées. J'aimerais bien que ce soit le cas pour tout le monde.