Bravo pour votre enthousiasme, madame la ministre ! Cela fait du bien d'entendre que la politique interministérielle va être relancée sur les questions relatives à la précarité et à la pauvreté. Je ne peux que me féliciter de cette rupture avec la politique menée par le passé. Notre groupe souhaite que ces mesures soient concrétisées grâce à un budget conséquent. Il faut rassurer les associations qui se réjouissent du pas franchi par le Gouvernement mais qui expriment des inquiétudes quant aux moyens affectés.
Nous le savons, c'est la crise qui a fait progresser la pauvreté dans notre pays et, d'une manière générale, en Occident. C'est dû à la politique inégalitaire qui a été menée par l'actuelle opposition et aux choix économiques qu'elle a opérés. On ne peut que s'interroger sur l'évolution de notre société lorsqu'on compare la courbe de l'augmentation des salaires des patrons du CAC 40 et celle du taux de pauvreté. L'État doit faire preuve de volontarisme pour lutter contre ces inégalités qui ne cessent de grandir. Il appartient à la gauche de le faire et donc de se différencier des choix effectués par l'ancienne majorité, qui a toujours favorisé les grandes fortunes, grâce notamment au bouclier fiscal.
La baisse de la pauvreté interviendra également du fait de mesures plus générales prises dans le cadre de l'aide à l'emploi, et d'une réforme juste de la fiscalité pour permettre à notre système de solidarité de perdurer et de s'améliorer, en dépit des propositions émanant des membres de l'opposition qui souhaitent toujours plus de libéralisme.
Madame la ministre, je dois d'abord vous dire que l'annonce concernant l'augmentation du SMIC a déçu notre groupe. Sur la situation des handicapés, nous savons que plus de deux millions d'entre eux vivent dans la précarité. Or nous n'avons pas trouvé grand-chose les concernant dans vos propositions. Qu'en est-il exactement ? Si nous agissons en faveur de leur intégration dans les administrations, à l'école, il faut prendre des mesures précises face à la pauvreté.
Par ailleurs, nous n'avons pas noté d'objectif chiffré de résorption de la pauvreté. L'Union européenne propose, quant à elle, de réduire d'au moins 20 millions le nombre de pauvres d'ici à 2020 – de 1,6 million en France.
Enfin, la pauvreté est encore plus subie par les femmes. Les pourcentages à cet égard explosent.