Vous avez dit, madame la ministre, qu'il fallait faire mieux. Pourquoi pas ? La pauvreté nous interroge tous, en effet. Cette cause devrait dépasser tous les clivages.
Le plan que vous nous présentez n'est toutefois pas financé et ne prévoit pas de contreparties de la part des bénéficiaires, alors qu'il s'agit précisément de les aider à sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent. Vous voulez revaloriser le RSA socle mais sans préciser comment vous allez financer la dépense d'un milliard d'euros que cela va générer. De même, vous remettez à plus tard la réflexion de fond sur le RSA activité qui permet pourtant de revaloriser le retour à l'emploi plutôt que l'assistanat dans la durée. N'en revenez-vous pas à l'esprit du RMI alors que la précédente majorité avait mis en place des outils tendant à faire en sorte que l'assistanat ne soit pas une fatalité ? Je rappelle que c'est elle qui avait instauré le RSA, expérimenté en 2007, généralisé en 2009 et élargi en 2010 aux jeunes. Chacun a pu prendre sa place dans ce dispositif.
S'agissant des jeunes, vous ne proposez rien sur le RSA jeune, qui est en perte de vitesse. Vous faites même du CIVIS un RSA jeune bis, au lieu de réformer le RSA jeune. Le CIVIS va se voir en effet renforcé avec la création d'une sorte de garantie jeune, contrat d'un an renouvelable qui permettra aux moins de 25 ans les plus éloignés de l'emploi d'avoir accès à un accompagnement et à une allocation équivalente au RSA socle. Or le CIVIS avait à l'origine un tout autre objet. On connaît l'importance des missions locales dans ce domaine : elles ont précisément accompagné des milliers et des milliers de jeunes vers un CDD, un CDI, une formation. Le dispositif a fait ses preuves.