J'ai assisté à la conférence nationale et j'ai été agréablement surprise par la qualité des débats qui se sont tenus dans les différents ateliers. Les mesures annoncées montrent en outre clairement la volonté du Gouvernement de s'attaquer au problème de la pauvreté et de la précarité.
Cette conférence m'a cependant laissé sur ma faim s'agissant des départements et territoires d'outre-mer. Nous avions pourtant toute notre place dans ce débat. Je ne citerai que quelques chiffres : 50 % de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté, six enfants sur dix, 70 % de nos jeunes sont sans emploi et risquent l'isolement et l'exclusion, 30 % des personnes ayant un emploi vivent également sous le seuil de pauvreté, 32 % vivent des minima sociaux contre 8 % dans l'Hexagone. Avec un coefficient de Gini de 0,42, nous sommes plus proches de la France de 1900 que de celle de 2008. Une étude de l'Agence française de développement sur l'indice de développement humain dans les outre-mer montre un écart de vingt-cinq ans avec la France métropolitaine.
Voilà les raisons qui me poussent aujourd'hui à vous interpeller, madame la ministre. Je veux que l'outre-mer soit pleinement intégrée dans ce plan quinquennal. Vous parliez de la stigmatisation des bénéficiaires du RSA : j'évoquerai, quant à moi, celle des outre-mer. Nous avons en effet été accusés pendant des années d'être assistés alors qu'il n'y avait là aucun choix de notre part. Madame la ministre, comment la problématique de l'outre-mer peut-elle être prise en compte dans la suite de cette conférence et notamment dans le cadre du plan quinquennal ?