Quand, il y a quinze jours, j'ai déposé un amendement tendant à supprimer la taxe sur les farines, j'ai souhaité qu'on puisse avoir, en effet, une approche globale. Il a été rejeté au motif qu'il manquerait 60 millions d'euros à la Mutualité sociale agricole (MSA) – ce à quoi on peut rétorquer que la taxe contribue au chômage des meuniers, dans la mesure où nos produits sont imposables alors que les importations ne le sont pas. Je rejoins la proposition de Véronique Louwagie : un amendement sur les boissons sucrées conduit à aborder aussi la question des produits très gras, puis de ceux du terroir et de la compétitivité des territoires. L'absence de débat global sur les produits alimentaires ne peut créer que des effets négatifs sur l'opinion. Se pose à cet égard le même problème que pour les cigarettes : derrière les grandes marques, d'autres, bien moins chères, affaiblissent l'effet-taux de la taxe, avec des canettes vendues à 15 ou 20 centimes d'euros et ayant des teneurs en sucre beaucoup plus importantes. Ou on travaille sérieusement sur le sujet, ou, une fois de plus, on se retrouvera confronté à des arguments de bon sens qui conduiront à faire échec à la mesure.