Il est impératif de ne pas dissocier les enjeux de logistique des enjeux de développement durable et de les inscrire dans une vision globale de l'aménagement du territoire. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas le cas aujourd'hui.
Les syndicats des transitaires des ports du Havre, de Marseille, de Bordeaux, de Rouen, entre autres, étant affiliés à TLF, je peux vous indiquer que ces cinq dernières années, l'activité du port du Havre s'est réduite de 20 à 25 % en volume et celle de Marseille de 35 à 40 %. Si on constate depuis un peu plus d'un an un regain de productivité consécutif à la mise en place de la réforme portuaire, tout cela reste très fragile.
Nous sommes très attachés à la complémentarité des modes de transport. Il ne faut cependant pas perdre de vue qu'aujourd'hui les trois quarts des marchandises transportés sur notre territoire le sont sur moins de 200 kilomètres. Sur de telles distances, la question du transfert modal vers le fer ou les voies navigables ne se pose pas.
En ce qui concerne le rôle de l'État dans le secteur du transport de marchandises, rien dans les conditions d'intervention de Géodis, la filiale de la SNCF spécialisée dans le transport routier, ne le distingue des autres acteurs du secteur.
Il est encore trop tôt pour évaluer précisément l'impact du crédit d'impôt sur la compétitivité de nos entreprises. Il est probable cependant qu'il ne suffira pas à aligner notre compétitivité sur celle de nos concurrents européens, allemands, hollandais ou belges. Reste que cette mesure est bienvenue, même s'il nous est impossible de dire dans quelle mesure elle permettra de réduire notre déficit de compétitivité.