Intervention de Hervé Mariton

Séance en hémicycle du 18 décembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Mariton :

Monsieur le ministre, mes chers collègues, c'est utile, examiner ce collectif en nouvelle lecture, car, au fil du temps, l'analyse se précise et s'aggrave. Ce collectif, c'est de l'incertitude, de la contrainte et de la facilité.

C'est de l'incertitude, monsieur le ministre, quant aux perspectives économiques de notre pays. Le collectif n'est pas conscient de ce qu'est la situation de la croissance ou, plus exactement, de la stagnation de notre économie, ni de l'aggravation du chômage dans notre pays. Le collectif, inséré dans un ensemble de textes budgétaires que nous réexaminons en ce moment, n'anticipe pas sur ce qu'est l'évolution vraisemblable de notre pays dans les prochains mois et dans les prochaines années.

C'est un acte important, un projet de loi de finances rectificative, mais le Gouvernement nous présente un texte dont la base économique n'est pas solide. Un texte budgétaire ne fait pas l'économie à lui tout seul, mais il doit reposer sur des bases économiques solides. Il doit aussi contribuer à construire de telles bases. Rien de tel dans votre collectif !

En effet, votre stratégie économique est pleine d'incertitudes – et, quand je dis cela, comprenez qu'il s'agit là d'une sorte de litote aimable. Le collectif le confirme et, à mesure que l'ouvrage est remis sur le métier, les choses s'aggravent pour vous. Que voulez-vous, au juste ? Voulez-vous baisser les impôts, ou les augmenter ? Est-ce que l'enjeu de la compétitivité est important, ou est-ce qu'il ne l'est pas ? Est-ce que cette question de la compétitivité des entreprises et de notre pays est liée, dans une mesure importante, au coût du travail ? Ce qui est assez extraordinaire, aujourd'hui, c'est que le gouvernement de la France et la majorité auront, en à peine six mois, prétendu démontrer une chose et son contraire. Chacun y prendra ce qu'il voudra, mais rien de tout cela ne contribue au sursaut et au redressement de notre pays.

Vous avez, avec une certaine ambition, que l'on pouvait saluer, affiché une volonté politique et parlé – peut-être cela pouvait-il être une stratégie économique – de redressement de la France. Chiche, mais on a vraiment l'impression que, le redressement, ce n'est pas vous !

Supposons même que le pays ait eu besoin de cette stratégie. Je n'ai jamais prétendu, nous n'avons jamais prétendu, que la situation de la France, au mois de juin dernier, était parfaite.

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