L'article 35 bis A vise à inscrire pour la première fois dans une loi santé la place de l'activité physique et sportive pour les patients atteints d'une affection longue durée (ALD). Cet article, voté à une très large majorité en première lecture – vingt-quatre voix sur vingt-cinq présents – a été supprimé au Sénat à l'issue d'un vote par assis-debout à une voix près. Je rappelle que, selon l'Organisation mondiale de la santé, la première cause de mortalité évitable est constituée par les maladies liées à la sédentarité ; que, dès 2011, la Haute autorité de santé a rappelé combien la France avait de retard en matière de thérapeutiques non médicamenteuses ; qu'aujourd'hui, enfin, toutes les études scientifiques, nationales et internationales, montrent qu'il est possible de réduire la consommation de médicaments et de faire baisser le taux de récidive sur les cancers du sein, de la prostate et du côlon – et du coup de réaliser des économies de soins – grâce à la pratique d'une activité physique encadrée.
Nous proposons donc d'inscrire dans la loi ce qui est en plein développement sur le terrain et mis en oeuvre tous les jours par les professionnels des réseaux de soin et des centres de cancérologie, par les formateurs CAMI Sport et Cancer et par les éducateurs sportifs formés à l'activité physique adaptée. Cela donnera un cadre pérenne à la prescription d'activités physiques par le médecin traitant et permettra de reconnaître la qualification des acteurs concernés – car il ne faut évidemment pas faire n'importe quoi. Ainsi, nous inciterons encore davantage de médecins à prescrire l'activité physique.
Une étude réalisée par l'IFOP auprès des médecins généralistes montre que ceux-ci sont tout à fait favorables à la prescription d'activités physiques et sportives, reconnues du reste par un nombre croissant de mutuelles. Enfin, j'ai participé au cours des dernières semaines à plusieurs colloques avec des collègues de droite comme de gauche, où nous avons pu constater une réelle mobilisation autour de cette mesure.