J'aimerais connaître votre point de vue sur trois questions d'actualité.
Vous affirmez que la crise actuelle ne relève que d'une tricherie. On lit dans la presse que certains commissaires européens étaient pourtant au courant depuis 2013. Pensez-vous qu'il soit crédible que les autres constructeurs automobiles n'aient pas été eux-mêmes au courant du fait que leur collègue trichait – ne serait-ce qu'à travers les comparaisons de leurs véhicules respectifs réalisées par les uns et les autres ?
Ensuite, que pensez-vous des résultats de l'enquête réalisée par le magazine Auto Plus, parue il y a quelques jours ? Cette enquête met en évidence que les véhicules consomment environ 40 % de plus, en moyenne, que ce que révèlent les tests d'homologation ? Les consommateurs paieraient ainsi 40 % de plus leur carburant que ce qu'ils pouvaient imaginer au moment de l'achat de leur véhicule. En outre, l'enquête très détaillée, puisque plus d'un millier de tests ont été effectués, révèle que les véhicules diesel Euro 6, donc les plus récents, consommeraient pour leur part plutôt 70 % de plus qu'annoncé ! Ces données attestent-elles de l'inefficacité des véhicules, de la capacité à tromper les tests de plus en plus importante – qui illustrerait elle-même la difficulté pour les constructeurs de produire des véhicules respectant les normes environnementales en vigueur ?
Ce qui m'amène à ma troisième question sur le programme « Deux litres aux cent kilomètres ». J'ai rédigé un rapport avec la sénatrice Mme Fabienne Keller portant sur les véhicules plus écologiques et donc plus sobres. Vous expliquez que la lutte contre le dioxyde de carbone se fait au détriment de la lutte contre les émissions de particules nocives et inversement – certes, si l'on ne change pas de modèle, mais si l'on décide de fabriquer des véhicules plus petits, qui ne sont pas forcément conçus pour rouler à 180 kilomètres par heure, mais à 130 kilomètres par heure, qui ne comptent pas quatre sièges mais un ou deux, bref, si l'on rompt avec le modèle dominant depuis des décennies, nous pourrons, en même temps que nous luttons contre le dioxyde de carbone, faire baisser les émissions de particules et ainsi être gagnants sur tous les tableaux. Toutes les briques technologiques sur lesquelles travaillent les constructeurs pour diminuer les consommations, j'y suis favorable, mais si l'on y ajoutait la volonté d'en finir avec le système du véhicule à tout faire, quel gain nous obtiendrions ! Dans quelles dispositions vous trouvez-vous à propos de ce changement de modèle ?