Un business model n'est opérant qu'en cas de volume suffisant. Et la taille critique de nos constructeurs et de nos entreprises n'est pas un problème en la matière. Pour évaluer ce volume, les constructeurs, les équipementiers et les fournisseurs prennent en compte de la multiplicité des clients et des pays sur l'ensemble des marchés mondiaux. En termes technologiques, il faudra attendre un certain temps avant d'atteindre un volume suffisant de véhicules à l'hydrogène pour obtenir un business model efficace. En outre, comment produire de l'hydrogène de façon écologique ? Autre exemple : le financement du projet « Équilibre », qui tend à développer le recours à l'énergie gaz sur les véhicules utilitaires et industriels, part d'un bon principe puisqu'il vise à établir un business model rentable, c'est-à-dire à déterminer à partir de quel nombre de véhicules une station est rentable. L'innovation n'est donc pas que technique : elle concerne aussi les business models. L'ADEME apporte une aide à l'amorçage du projet « Équilibre » mais une fois que les volumes auront atteint la taille critique, le business model sera effectif sans subventions et donc exportable. Il importe de développer des modèles qui fassent du volume plutôt que de retenir des solutions condamnées à demeurer des solutions de niche.
Vous avez raison en ce qui concerne la congestion. Mais la vitesse moyenne du cycle est très faible, d'environ vingt-trois kilomètres par heure. Il est facile de se retourner aujourd'hui contre le cycle NEDC mais il a été créé à une époque où il n'en existait aucun et où l'on ne disposait pas des données désormais collectées par l'ADEME et l'Association interdépartementale pour la gestion du réseau automatique de surveillance de la pollution atmosphérique et d'alerte en région d'Île-de-France (AIRPARIF). Le cycle WLTP est amélioré. Il prend en compte beaucoup plus de phases. Et surtout, c'est parce que nous souhaitons agir dans le sens que vous avez indiqué qu'un accord a été conclu en faveur de l'adoption de la norme RDE. Il manquait jusqu'à aujourd'hui à la mesure des émissions réelles un protocole et une norme de mesure. Et aujourd'hui, je vous confirme que les industriels français respectent ces normes – qui sont ce qu'elles sont. Celles-ci évoluent rapidement mais nous n'avons jamais remis en cause ce rythme. Les industriels ont exprimé la volonté que les nouvelles normes soient en vigueur en septembre 2017 et jusqu'en 2021. Il y aura quasiment une nouvelle étape normative par an. Peu d'industries sont soumises à un tel rythme et doivent de la sorte conduire une R&D en cohérence avec ces normes. Car qui développe un modèle pour 2017 a aussi intérêt à ce qu'il reste conforme en 2021 sans quoi il aura un problème de business model.