Les amendements déposés par Mme Laurence Abeille concernant l'aquaculture empêchent la cohabitation des activités maritimes. En les adoptant, on ferait mourir une activité en difficulté dans notre pays. De fait, il n'y a pas eu une seule installation de ferme aquacole en France depuis vingt ans.
J'entends les excès que vous dénoncez dans certains pays. Mais peut-être un nouveau reportage de France 2 sur la réalité des fermes aquacoles de Norvège serait-il utile pour rendre compte des progrès considérables qui ont été accomplis par ce pays, tels que le remplacement des antibiotiques par des vaccins.
J'ai une ambition économique à la fois raisonnée et responsable en matière d'aquaculture, compte tenu des conflits d'usage précités. Nous sommes face à un défi alimentaire conséquent, non seulement à cause de la surpêche mais aussi parce que nous aurons demain entre huit et neuf milliards d'êtres humains à nourrir. L'exportation de poissons d'aquaculture est le deuxième poste de recettes dans la balance commerciale norvégienne tandis que la France est dépendante à 80 % de l'importation de poisson. Quant aux producteurs de saumon bio, ils ont chez nous des difficultés à développer leur activité et à produire plus.
J'ai confiance en les acteurs de l'aquaculture ; tous ceux que j'ai rencontrés étaient des personnes responsables. Nous devons veiller à développer cette activité, y compris en outre-mer où l'on dispose d'un véritable potentiel en la matière. Et comme vous le savez, Madame Abeille, je ne suis pas insensible à la cause environnementale.
Je vous invite à retirer cet amendement afin que nous puissions envoyer un signal positif en faveur du développement de l'aquaculture en France. Ce secteur a subi trop de pressions et d'attaques et est en passe de quitter notre pays alors que nous en avons plus que jamais besoin.