Comme nous l'avions déjà fait lors de l'examen du projet de loi sur la biodiversité, nous proposons d'interdire, à terme, les delphinariums en France. L'espérance de vie des cétacés en captivité est plus brève que dans la nature, car ils sont soumis en permanence au stress dans des bassins en béton, remplis d'eau chlorée, trop exigus et sans végétation, bref, non adaptés à la physiologie et au comportement naturel de ces animaux.
Les naissances en captivité ne suffisant pas à compenser la mortalité, les dauphins sont, bien souvent, capturés en milieu sauvage. Les dauphins étant des animaux très sociaux, ces captures ont alors des effets terribles sur les groupes qu'ils constituent à l'état sauvage.
Deux exemples illustrent l'impact des delphinariums sur la biodiversité marine. Le bélouga, alors qu'il est considéré comme une espèce menacée vulnérable par l'UICN et qu'il figure à ce titre en annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), est pourtant encore largement capturé en Russie afin d'être vendu aux delphinariums d'Europe de l'Est, de Chine et des États-Unis. Les quotas fixés par la Russie permettent la capture de plus de 200 individus par an. L'orque est, elle, classée en annexe I de la CITES. Elle aussi soumise à des quotas de capture annuels, elle fait l'objet du même traitement en Russie, également pour approvisionner le marché des delphinariums.
Ces deux espèces sont menacées dans leur milieu naturel par l'industrie des delphinariums, car, outre le nombre d'individus prélevés dans la nature, beaucoup meurent durant leur capture ou leur transport. Il devient donc essentiel d'interdire les delphinariums pour préserver la vie marine et le capital de développement que représente l'économie bleue.