Les huîtres triploïdes, qui colonisent les milieux naturels et déstabilisent les élevages naturels, sont considérées comme des organismes vivants modifiés, mais aucun étiquetage n'est obligatoire pour signaler cette particularité. L'objet de l'amendement CD86 est d'imposer un étiquetage pour ces huîtres introduites sans étude d'impact, et qui posent désormais des problèmes en matière de biodiversité.
Depuis 2008, des surmortalités du naissain et des huîtres juvéniles affectent les stocks d'huîtres creuses de l'ensemble des bassins de production en France. Elles ont déjà provoqué une baisse de plus de 40 % du tonnage français. Cette hécatombe, largement imputable à un virus qui n'a cessé de se développer, coïncide avec l'introduction massive de triploïdes dans le milieu. L'étiquetage, en favorisant le maintien d'une production traditionnelle, peut ainsi concourir à la préservation de la biodiversité.
En outre, les règles européennes imposant la mention de la méthode de production, l'étiquetage proposé pourrait différencier les huîtres selon leur mode de production en retenant une terminologie permettant le libre choix du consommateur. Je précise que le travail sur les huîtres auquel j'ai fait référence a été en grande partie mené par mon collègue sénateur Joël Labbé.