Madame la rapporteure, vous m'interrogiez sur le marché mondial de l'automobile. Il est notamment caractérisé par la récente et très forte croissance du marché chinois. En l'an 2000, la Chine produisait deux millions de véhicules ; elle en produit aujourd'hui vingt millions. Une telle progression est inédite dans l'histoire d'une industrie. La production chinoise, qui équivaut à peu de chose près au marché chinois, est pour 70 % le fait de joint-ventures entre des sociétés chinoises et des constructeurs occidentaux parmi lesquels je range les Japonais et les Coréens. Les groupes Volkswagen, General Motors et Renault sont particulièrement présents en Chine, à travers Nissan pour ce qui concerne ce dernier.
Renault commence seulement à fabriquer en Chine alors que Nissan y est installé depuis longtemps – ce qui explique d'ailleurs qu'au sein du groupe la croissance du second soit beaucoup plus forte que celle du premier. La décision de mettre en avant Nissan plutôt que Renault en Chine, la marque japonaise étant plus proche du marché chinois que la marque européenne, a été prise à une époque où personne ne s'attendait à une telle croissance du marché de l'automobile chinois. Je rappelle qu'aujourd'hui, le groupe Renault Nissan est sans doute le plus équilibré des constructeurs mondiaux : il est le seul à produire partout dans le monde.
Nous sommes dans l'incapacité de prédire ce que deviendra le marché chinois ou de savoir si la croissance économique chinoise se poursuivra, même si le gouvernement chinois a fixé un objectif de croissance de 7 %. Je rappelle aussi que le taux de croissance chinois est calculé par les Chinois eux-mêmes. Nous avons malgré tout quelques certitudes : nous savons que les Chinois auront besoin de davantage de véhicules, et qu'ils veulent lutter contre la pollution qui fait des ravages dans leur pays. Ils pourraient donc être tentés par la production de véhicules à faible taux de pollution locale comme les automobiles à batterie électrique.
Les États-Unis constituent un marché mature en période de rattrapage après une forte baisse.
Le marché russe reprend de la vigueur après avoir fortement chuté, mais nous ne savons pas à quoi nous attendre. Je rappelle que le groupe Renault est le premier producteur russe avec sa branche Avtovaz dont l'usine de Togliatti est la troisième usine européenne derrière l'usine Volkswagen de Wolfsburg et celle de Nissan à Sunderland, dans le nord-est de l'Angleterre. Le marché sud-américain vit les soubresauts que nous connaissons.