Intervention de Gilles Lurton

Réunion du 12 décembre 2012 à 16h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Avec le contrat de génération, le Gouvernement lance un dispositif qui, contrairement aux emplois d'avenir, s'adresse à tous les jeunes et à toutes les entreprises. Nous regrettons toutefois un examen précipité, qui nous oblige à nous prononcer sur un texte que nous venons de découvrir.

Alors que des plus de 50 ans sont licenciés sans aucune perspective de retrouver jamais un travail tandis que des jeunes souvent sans formation ne parviennent pas à trouver leur place dans l'entreprise, notre groupe ne peut qu'être intéressé par la relation que vous voulez créer entre les premiers, dont l'expérience professionnelle mérite d'être valorisée, et les seconds, qui ne demandent qu'à apprendre. Votre projet soulève néanmoins plusieurs questions.

Les entreprises peuvent-elles embaucher dans une conjoncture économique des plus tendues ? Les chefs d'entreprise nous le disent : la création d'un emploi découle de la rencontre du besoin d'un entrepreneur, de la compétence d'un candidat et de la capacité matérielle d'embaucher. Dès lors, dans le contexte actuel, rares sont les entreprises à même de signer un contrat de génération. La plupart préféreront sans doute acquitter des pénalités. Au lieu de mener une politique de répression au travers de ces sanctions, mieux vaudrait faire confiance à leur capacité de se développer et de créer des emplois.

Lors de la discussion sur les emplois d'avenir, j'ai souligné l'importance de l'apprentissage. En dépit des assurances que vous m'avez alors prodiguées, j'ai le sentiment que le nombre de contrats est en net recul. Pouvez-vous nous fournir des chiffres à ce sujet ?

Vous évaluez le coût du contrat de génération à 200 millions d'euros pour 2013, à 600 millions pour 2014 et entre 800 millions et 1 milliard à partir de 2015. Récemment, le Gouvernement a annoncé une augmentation de 10 % du montant du revenu de solidarité active (RSA) et le relèvement du plafond de la couverture maladie universelle (CMU). Lors de la Conférence nationale contre la pauvreté, le Premier ministre a en outre promis de renforcer plusieurs aides aux plus démunis, pour un total de 2,5 milliards d'euros d'ici à 2017. Comment comptez-vous couvrir cette dépense tout en tenant votre objectif d'équilibre budgétaire ?

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