Intervention de Thierry le Hénaff

Réunion du 13 décembre 2012 à 10h45
Mission d'information sur les coûts de production en france

Thierry le Hénaff, président-directeur général du groupe Arkema :

L'actionnariat individuel est un élément essentiel, en France, pour une entreprise comme la nôtre. En ce domaine, la fiscalité a évidemment une grande incidence.

Quant au CICE, il ne doit en aucun cas être considéré comme un cadeau aux entreprises. Notre pays accuse un important retard en termes de compétitivité, et certaines usines sont en grande difficulté. Si nous étions dans une situation très favorable, je comprendrais l'argument du cadeau, mais nous n'en sommes pas là, loin s'en faut. Le CICE va dans le bon sens, mais il ne traite qu'une partie du sujet. Au demeurant, ma conviction profonde est qu'il n'y a aucun risque qu'il soit utilisé pour le versement de dividendes.

Par ailleurs, n'oubliez pas que la déductibilité des intérêts d'emprunt n'est pas un instrument d'optimisation fiscale mais, pour une entreprise très capitalistique comme la nôtre, un moyen de s'endetter pour investir en France : nous le faisons aujourd'hui à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros par an, mais ce ne pourrait plus être le cas sans ce dispositif.

Pour ce qui concerne la formation professionnelle, tout doit être fait pour favoriser l'employabilité des jeunes ; c'est là une priorité pour notre groupe, même si la réglementation Seveso, à laquelle sont soumis beaucoup de nos sites, y rend difficile l'emploi de jeunes en apprentissage.

Concernant l'électricité, nous ne sommes pas en contact avec les distributeurs, mais avec les producteurs d'électricité ; sans cela, nous ne pourrions bénéficier de prix compétitifs. La diversification au niveau de la distribution n'est donc pas un sujet pour un grand consommateur d'électricité comme Arkema : l'essentiel est de disposer d'un cadre garantissant un prix compétitif à long terme. Or le dispositif correspondant au consortium Exeltium qui a été mis en oeuvre il y a deux ans, fonctionne mal ; il est donc urgent de le faire évoluer ; pour ce faire, nous avons besoin de l'aide du Gouvernement.

Enfin, la gouvernance économique européenne est sans doute un sujet important, mais les questions que j'ai soulevées restent très franco-françaises : pour un groupe comme le nôtre, il est donc plus urgent d'y répondre. Nous sommes évidemment prêts à aider le Gouvernement à trouver des solutions concrètes sur les sujets que j'ai évoqués.

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