J'expliquais donc que la direction a une stratégie illisible et une politique de développement qui ne repose que sur des partenariats extérieurs et des alliances. Rien n'est prévu pour développer notre hub et les emplois français – rappelons qu'un million de passagers représentent 4 500 emplois en France. La direction d'Air France cherche plutôt à utiliser les différences qui existent en Europe en matière de charges sociales et de taxes.
Pour conclure, je soulignerais que l'État est resté trop passif. En 2013, M. Frédéric Cuvillier, alors secrétaire d'État aux transports, expliquait qu'il fallait un grand plan pour le transport aérien français. Il y a eu ensuite le rapport de Bruno Le Roux, puis celui de Claude Abraham. Tout le monde, et y compris le Gouvernement, s'accorde à reconnaître qu'il est urgent de prendre des mesures pour restaurer l'environnement économique dans lequel évolue Air France. Ces décisions, nous les attendons toujours. Le transport aérien viendra en discussion demain à l'Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2016, et je pense qu'il ne fera toujours pas l'objet d'une mesure de soutien de la part de l'État. Au-delà de l'avenir d'Air France, c'est une partie de la souveraineté du pays qui est en jeu. Ce problème nous dépasse tous.