Je pense à un exemple précis de jeunes filles françaises qui nous ont dit avoir 18 ans, mais dont il était évident qu'elles avaient nettement moins, et avaient été conduites par un « ami » de Toulon à Nice où nous les avons rencontrées dans la rue – il était d'ailleurs à leurs côtés. Elles n'appartenaient peut-être pas à un réseau, mais leur « ami » était clairement un proxénète. L'une d'elles a eu un malaise durant notre entretien : il s'est révélé qu'elle venait de subir une IVG. C'est dire leur situation dramatique.
Les jeunes filles qui se prostituent dans ces conditions font souvent déjà l'objet d'une mesure de protection de l'enfance, mais leurs habitudes de vie font qu'elles fuguent de toutes les familles et tous les établissements de l'aide sociale à l'enfance dans lesquels elles peuvent être placées. Les services sont démunis pour faire face à de tels cas. Ces jeunes se fondent dans la masse des enfants de l'ASE et ne sont pas repérés en tant que tels.
Il y a aussi le cas de jeunes garçons homosexuels, mis à la porte par leurs parents qui ne supportent pas leur homosexualité, et qui se prostituent pour subvenir à leurs besoins. Il y a aussi le cas des jeunes mineurs étrangers.