Je suis Jean-Marc Quattrochi, secrétaire général de l'UNAC, syndicat représentatif d'hôtesses et de stewards, c'est-à-dire de personnels navigants commerciaux (PNC).
Nous sommes conscients d'évoluer dans un secteur stratégique, en pleine mutation. L'adaptation de notre industrie – et plus particulièrement de notre compagnie – est conditionnée par l'implication de trois types d'acteurs : l'État qui doit a minima être le garant des conditions d'une concurrence équitable et loyale ; la direction de l'entreprise qui se doit d'établir une stratégie cohérente, efficace et tournée vers la croissance, qu'elle doit partager avec les représentants des salariés ; les salariés et leurs représentants qui doivent définir les adaptations qu'ils estiment pertinentes et acceptables.
Or à chaque phase de la mutation, seuls les salariés sont réellement mis à contribution. On nous demande d'être responsables et raisonnables, alors que les deux autres acteurs manquent de clarté dans leurs engagements. S'il est clair qu'un travail de réflexion parlementaire a été entrepris – notamment par le biais des rapports de Bruno Le Roux, de Claude Abraham, et du sénateur Éric Bocquet –, les décisions effectives de l'État restent très en dessous de ce que nous pourrions attendre.
L'UNAC a participé à toutes les réunions – qui n'étaient pas réellement des séances de négociation puisque les conditions n'étaient pas réunies – avec la direction d'Air France. Cette dernière nous a présenté sa stratégie de manière tout à fait succincte. Ses demandes sont si simplistes qu'elles semblent indiquer que sa stratégie n'est pas vraiment précise. En effet, faute d'être innovante, la direction se contente de contester le modèle social français. Ses demandes tiennent de la posture idéologique : elles se concentrent sur les marqueurs de la réduction du temps de travail pour ce qui est des efforts demandés aux salariés, et sur la recherche des moyens d'éviter le paiement des cotisations sociales vis-à-vis de l'État. Si la raison et la responsabilité sont recherchées, les trois types d'acteurs doivent jouer de concert et dans un respect mutuel.