Au nom de mon syndicat, je voudrais vous alerter sur des erreurs de gestion inquiétantes. L'étude des bilans d'Air France montre que les stratégies ont souvent des conséquences très coûteuses. La compagnie a payé plus d'un milliard d'euros d'amendes pour une entente illicite sur le cargo, dénoncée par Lufthansa. Cette dénonciation a permis à Lufthansa d'échapper aux poursuites. La politique de couverture en matière de carburant ne permet pas de profiter de la baisse des prix, ce qui a coûté environ un milliard d'euros à la compagnie en 2014. Le système de retraite à prestations définies dites « chapeaux » concerne trente-sept cadres d'Air France et coûte plus de 110 millions d'euros, alors que les grandes entreprises rentables limitent ce système à une poignée de dirigeants. La direction a aussi fait le choix de solutions informatiques externes coûteuses et inadaptées au réseau de l'entreprise.
Lors des CCE, les seuls développements annoncés de l'activité aérienne dans le plan A, dit « de croissance », passent par de nouvelles alliances ou des partenariats avec des compagnies étrangères. On constate que le développement est faible, voire inexistant, dans des domaines où les concurrents osent. Norwegian, une compagnie à bas coûts, a ouvert des lignes entre les Antilles françaises et l'Amérique du Nord. Pourquoi ne pas y développer Air France ou sa filiale Transavia ?
La direction a fait le choix de céder des avions peu chers ou amortis sans toutefois investir dans de nouveaux appareils, laissant ainsi un vide dans le ciel français. La décroissance prévue par la direction, y compris dans son plan A, conduira à la disparition d'Air France à plus ou moins court terme.