De mon côté, je voudrais insister sur un point : nous parlons ici d'Air France, mais c'est l'ensemble du secteur aérien qui est touché. Ce qui affecte la compagnie nationale a des conséquences concrètes directes sur les filiales et les sous-traitants. Nous assistons à une précarisation de l'emploi et à une « low costisation » des conditions de travail dans l'ensemble du secteur aérien.
Vendredi dernier, Les Echos titraient : « Air France-KLM va bien mais ses concurrents se portent encore mieux ». C'est la clef du problème : Air France-KLM va bien mais, au vu des résultats très positifs de certains concurrents, notre direction nous explique que nous ne sommes pas assez compétitifs. L'outil industriel fonctionne mais ce n'est pas le problème.
À vous, députés, j'aimerais poser deux questions. Est-ce légitime qu'une entreprise comme Air France, qui opère dans un secteur en pleine croissance et qui va annoncer des résultats nets très positifs cette année, touche un crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) de 100 millions d'euros sur deux ans pour supprimer 2 900 postes ? Est-ce légitime de supprimer 2 900 emplois dans une entreprise qui oeuvre dans le transport aérien, un secteur qui enregistre 5 % de croissance par an ?