Intervention de Denis Jacq

Réunion du 4 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires sociales

Denis Jacq, vice-président du Syndicat des pilotes d'Air France, SPAF :

J'interviens au nom du SPAF, l'autre syndicat représentatif des pilotes d'Air France. Comme beaucoup de choses ont déjà été dites, je vais essayer d'innover. Tout d'abord, je ne voudrais pas laisser dire, comme on l'entend régulièrement, que les bons résultats d'Air France sont liés à des événements conjoncturels tels que la baisse des cours du pétrole : ils sont le fruit des efforts de tous les salariés qui se battent au quotidien pour que leur compagnie soit présente et importante. Laisser croire que les bonnes performances sont dues à des facteurs conjoncturels c'est sous-entendre que les salariés ne font pas d'efforts. Cela me choque beaucoup. Le blocage actuel du dialogue s'explique notamment par cette négation de l'effort des salariés.

Pour les pilotes, c'est très clair. À notre entrée dans la compagnie, nous sommes placés sur une liste de séniorité. En novembre 2009, le dernier pilote recruté était 4212e. Si nous laissons faire la direction, nous serons environ 3 200 à la fin de 2017, c'est-à-dire 1 000 pilotes de moins que huit ans auparavant. La baisse représenterait 25 % des effectifs, ce qui est colossal.

Venons-en au dialogue social, la raison de notre présence ici. Quand vous négociez pour l'achat d'une maison ou d'une voiture, savez-vous dès le départ le prix que vous allez obtenir ? Pour notre part, depuis tout ce temps, nous sommes face à des gens qui nous disent d'entrée de jeu : vous choisissez ce que vous voulez, mais c'est nous qui décidons. Moi, je n'appelle pas cela un dialogue.

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