Au préalable, je ferai un rappel de la part de mes collègues : notre groupe – et le groupe de l'Union des démocrates et indépendants aussi, si j'ai bien compris – se soucie à la fois de la compétitivité économique de nos entreprises et de la cohésion sociale.
Je voudrais revenir sur vos propos liminaires concernant le Gouvernement et sa passivité. Qu'attendez-vous précisément et concrètement du Gouvernement ? Quels sont les lieux où vous allez pouvoir dialoguer avec lui ?
S'agissant de la direction, sachez que votre PDG nous a déclaré qu'il constatait une amélioration de la productivité et qu'il vous rendait hommage pour cela. Quand je l'ai interrogé à ce sujet, il a même parlé de partager les fruits du redressement à un moment donné, alors que l'on entend parler de licenciements.
De mon point de vue, il faut avoir des ingrédients pour entretenir un dialogue social. Il faut d'abord partager le diagnostic. Manifestement, vous ne partagez pas le diagnostic de la direction sur l'environnement concurrentiel d'Air France. Il faut aussi partager les objectifs. Votre président nous a indiqué qu'il souhaitait améliorer la performance commerciale et la maîtrise des coûts. Vous ne semblez pas vous rejoindre sur la manière de maîtriser les coûts.
J'ai été notamment frappée par l'un de ses propos : le calendrier des négociations ne sera pas le même pour toutes les catégories de salariés de l'entreprise. Or vous avez créé une intersyndicale pour que ne se vérifie pas l'adage « diviser pour mieux régner ». Après vous, nous allons auditionner deux autres organisations syndicales. Pourquoi ne sont-elles pas avec vous ? Le principe de négociations par catégories de personnels vous convient-il alors que vous clamez votre intention d'avancer ensemble ?
Cela étant, nous ne pouvons pas oublier la réalité de marché du transport aérien mondial qui nous a été rappelée tout à l'heure.