Je vais rebondir sur les propos de mon collègue car nous sommes là pour parler de la panne visible du dialogue social dans cette entreprise. Êtes-vous d'accord sur le diagnostic concernant l'environnement concurrentiel de la compagnie ? Sans accord sur le diagnostic il n'y aura jamais de dialogue social.
M. Karim Belabbas, vous qui avez parlé de votre attachement à la compagnie, soyez rassuré : nous sommes tous amoureux de notre compagnie nationale et fiers de ce patrimoine. En tant qu'élus locaux, il nous arrive régulièrement de décerner la médaille du travail à des personnels d'Air France, qu'ils soient stewards, pilotes ou autres. Peut-être est-ce davantage le rôle du chef d'entreprise de remettre de telles médailles ? En fait, c'est généralement un maire qui le fait avec beaucoup de fierté. Nous tenons à notre compagnie nationale qui, effectivement, fait partie de notre patrimoine. Notre compagnie doit être à la hauteur de notre réseau d'ambassades, l'un des meilleurs du monde. Elle représente le pays des Lumières, la gastronomie française. Encore faut-il qu'il y ait une certaine homogénéité.
Revenons à l'environnement concurrentiel et oublions les compagnies du Golfe – Etihad Airways, Qatar Airways, etc. – pour ne retenir que les trois grandes compagnies européennes : British Airways, Lufthansa et Air France. Les deux premières ont fait leur révolution ; Air France doit faire ou poursuivre la sienne. Quel est le rapport entre le nombre de personnels employés par Air France et le nombre d'avions dont dispose la compagnie ? J'ai posé la question au PDG sans obtenir de réponse. Or il serait intéressant de comparer ce ratio dans les trois compagnies européennes.