M. Frédéric Gagey nous disait tout à l'heure que le dialogue social n'était pas en butée à Air France. Apparemment, il était très optimiste : il y a un fractionnement de la représentation syndicale et, au nom de la délégation syndicale, treize intervenants s'expriment autour de cette table. Il y a de quoi s'inquiéter, même si c'est très exceptionnel, parce que ce n'est pas le meilleur moyen de négocier. Sans compter qu'il y a une partie qui n'est pas forcément présente même si elle est représentée, l'État, dont les positions peuvent paraître quelque peu contradictoires : d'un côté, on prétend défendre et sauver Air France ; de l'autre, on augmente les droits de trafic accordés aux compagnies concurrentes et on crée des taxes d'aéroport très élevées. Qu'au moins l'État sache jouer au jeu de la concurrence s'il veut aider sa compagnie nationale !
Au-delà des problèmes de représentation lors de la négociation, il me semble se poser une question essentielle : quelles solutions proposez-vous ? Nous sommes d'accord sur le constat : les efforts consentis depuis 1996, auxquels les salariés ont participé très largement, ont porté leurs fruits. Cependant, les coûts d'Air France restent supérieurs de 25 % à ceux de ses rivales. Nous nous gargarisons des 500 millions de bénéfices qu'Air France va peut-être réaliser mais les bénéfices d'International Airlines Group (IAG) atteignent 2 milliards d'euros et ceux de Lufthansa 1,5 milliard d'euros. Cela fait une grosse différence. Quelles solutions – qui seraient consensuelles parmi vos différentes organisations syndicales – proposez-vous pour atténuer cette différence ?