Quand on voit qu'Air France est en danger alors que le marché aérien est en pleine croissance, on peut s'interroger. Quand on voit qu'Air France n'est jamais présente dans le top 10 des compagnies « les plus appréciables », on peut aussi s'interroger, même s'il est difficile de rivaliser avec certaines compagnies du Golfe.
Les syndicats tiennent parfois un discours paradoxal : d'un côté, ils mettent en cause la concurrence et, de l'autre, ils freinent l'entreprise lorsqu'elle tente de s'y adapter. À titre d'exemple, je citerai la fermeture de la ligne déficitaire qui reliait Roissy-Charles-de-Gaulle à Vérone. Pour ne pas déroger aux accords sur le périmètre d'activité d'Air France, le SNPL n'a pas accepté que Transavia, la filiale à bas coûts, exploite cette ligne au départ d'Orly.
Ces constats me conduisent à vous poser la même question qu'à votre PDG. La compagnie Air France a-t-elle suffisamment anticipé la concurrence ? Autrement dit, n'a-t-elle pas continué à raisonner comme si elle était toujours en situation de monopole, lorsqu'elle a effectué ses choix, au cours des dernières années ? Ma dernière question vous concerne plus directement : les syndicats ont-ils une part responsabilité dans cette attitude ?