Une question portait sur la délocalisation d'emplois vers KLM. On peut constater qu'à la fermeture d'une ligne par Air France succède en général une augmentation du nombre de rotations des avions de KLM vers cette destination. Nous l'avons encore vérifié récemment pour Kuala Lumpur. Ce transfert d'activité vers la filiale KLM aux Pays-Bas entraîne aussi une perte de recettes sociales pour l'État français.
M. Blazy, vous étiez surpris du coût des amendes et des erreurs stratégiques. Fin 2015, la dette d'Air France atteignait 4,4 milliards d'euros. Les amendes et les erreurs stratégiques représentent 1,3 milliard d'euros, c'est-à-dire le tiers de cette dette. Rappelons que les amendes concernent des ententes illicites sur le fret et des problèmes d'émoluments d'anciens dirigeants.
Pour ce qui est des concurrences loyales ou déloyales, on nous compare souvent avec des compagnies du Golfe qui sont aidées par leurs États à hauteur de 2,5 milliards d'euros par an. Qu'on nous donne les mêmes conditions, et nous ferons la même chose ! Les salariés d'Air France aiment leur compagnie et ils sont prêts à défendre son histoire. Air France a été la première compagnie à proposer des suites à bord de ses Super Constellation. Qu'on nous donne les moyens de revenir au coeur de notre métier : aller vers le client.
On constate aussi que l'État français préfère privilégier la vente d'Airbus et de Rafale que de défendre sa compagnie aérienne nationale : on donne des lignes et la légion d'honneur au président de Qatar Airways en échange de la vente d'avions Rafale. Qu'en est-il pour Air France ?