Il faudra vraiment beaucoup chercher pour trouver en Syrie des katibas modérées, et armer le Front al-Nosra comme le font les États-Unis, répétant les erreurs qu'ils ont commises en Afghanistan, est une politique démentielle.
D'évidence, la France joue, pour des raisons commerciales, la carte de l'Arabie saoudite. C'est pourtant un État très fragile, si même c'est un État, où le risque de chaos est très élevé. On trouve partout des nids de frelons : de 4 000 à 5 000 djihadistes saoudiens combattent en Syrie aux côtés de Daesh ou d'al-Nosra, et autant au Yémen. En Arabie saoudite même, les autorités étant incapables d'assurer la sécurité intérieure, les attentats sont permanents. De plus, l'Arabie saoudite a joué les apprentis sorciers en Syrie, en Irak et ailleurs en livrant quelque 13 000 missiles à des insurgés ; même si la paix revient un jour, ces armes circuleront. Je me félicite donc que nous reprenions le dialogue avec l'Iran ; ce pays peuplé de 80 millions d'habitants disciplinés et formés correctement aura, à terme, un impact certain dans la région. Le rééquilibrage de notre politique est urgent. Si nous ne le faisons pas, nous le payerons très cher.