Nous soumettrons à nos partenaires les plus proches, dans les jours qui viennent, un projet de résolution demandant à toutes les parties au conflit d'arrêter les bombardements indiscriminés en Syrie. Étant donné l'évidente teneur humanitaire du texte, nous espérons éviter un veto russe lors de sa présentation au Conseil de sécurité des Nations Unies. Si la Russie met son veto à l'adoption de cette résolution, cela signifie qu'il sera ensuite très difficile d'engager la négociation politique sur la base de la prise en compte minimale des besoins humanitaires de la population syrienne.
Nous ferons cette tentative car les bombardements aux barils d'explosifs sont source de terribles souffrances pour la population, et aussi l'une des raisons principales de son exode. M. Bachar al-Assad, que certains d'entre vous semblent considérer comme combattant l'islam radical, vide délibérément son pays, en bombardant sa propre population, pour nous affaiblir par la menace des réfugiés. J'aimerais rappeler à la commission que l'on dénombre à ce jour 250 000 morts en Syrie, pour une écrasante majorité du fait des forces du régime. Je recommande à chacune et chacun de consulter les éléments publics du dossier César, recueil de photos officielles prises et archivées par le régime et divulguées par un photographe légiste qui, n'en pouvant plus, a réussi à les faire sortir de Syrie. Ces photos témoignent d'un régime qui a torturé, coupé en morceaux et massacré des dizaines de milliers de ses concitoyens, documentant et archivant soigneusement tout cela. Ces clichés ont été donnés aux autorités françaises qui les ont fait expertiser pour s'assurer de leur authenticité ; une fois celle-ci avérée, le Ministère des Affaires étrangères, sur le fondement de l'article 40 du code de procédure pénale qui oblige toute autorité publique à transmettre à la justice les informations qu'elle possède si elle a connaissance d'un crime ou d'un délit, a transmis le dossier au procureur de la République afin qu'il puisse conduire une enquête.