Intervention de Jérôme Bonnafont

Réunion du 21 octobre 2015 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Jérôme Bonnafont, directeur d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au ministère des affaires étrangères et du développement international :

C'est à la justice qu'il appartiendra d'en décider.

Enfin, lorsque le Premier ministre s'est rendu, en Jordanie, dans un lieu de recueil et d'enregistrement tenu par le Haut-Commissariat pour les réfugiés, il a voulu connaître les raisons de leur exil. Jusqu'à une date récente, l'écrasante majorité d'entre eux fuyaient les exactions du régime ; ce n'est que depuis quelques semaines qu'ils sont aussi chassés par Daesh et les milices islamistes.

Telle est notre action dans le cadre des Nations Unies. M. Staffan de Mistura, envoyé spécial de Ban Ki-moon pour la Syrie, fait en permanence des propositions pour que l'ONU soit en mesure de conduire le dialogue politique dès qu'il sera possible. La base de travail est la Déclaration de Genève publiée à l'issue d'une réunion à laquelle participaient les parties prenantes, dont le ministre des affaires étrangères syrien. La formule agréée par tous est celle d'un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs et en mesure de travailler dans un climat de neutralité. Bachar al-Assad ne peut d'évidence être considéré comme l'animateur d'un gouvernement travaillant dans un climat de neutralité ; la question de sa permanence à la tête de l'État a donc déjà été traitée à Genève..

Certains ont voulu voir dans la conduite des opérations en Syrie une rivalité entre la Russie et de l'Iran ; on assiste plus vraisemblablement à une répartition des rôles. Des conseillers iraniens sont présents de longue date et en très grand nombre aux côtés du régime syrien, comme le sont les forces du Hezbollah. Si la Russie a fait croire cet été qu'elle pensait possible une solution politique en Syrie afin de préparer tranquillement son opération militaire, c'est qu'elle considérait certainement que Bachar al-Assad était sur le point de ne plus être assez fort pour rester en place. Et c'est ainsi que les forces aériennes russes – dont 80 % des frappes ne touchent pas Daesh – sont venues appuyer l'offensive des forces du régime pour détruire ceux qui, sur l'échiquier politique, sont entre le régime et Daesh. L'objectif est d'aboutir à une confrontation totale entre le régime syrien et Daesh pour nous obliger à choisir Bachar al-Assad comme allié contre ce mouvement terroriste qui est sa créature.

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