Nous serons à vos côtés, monsieur le Premier ministre, au service de l’intérêt supérieur de la nation, pour apporter une réponse à la hauteur de la menace qui pèse sur la France. Au service de l’intérêt supérieur de la nation, car l’union nationale ne consiste pas à donner un blanc-seing à une majorité, quelle qu’elle soit. Prendre part à l’union nationale, c’est nous unir avec toutes celles et ceux qui ont fait profession de préserver les piliers de notre République.
Cette union nationale est précieuse, mais fragile. Elle est fragile, car les Français ont peur pour leur sécurité et attendent des réponses fortes ; elle est précieuse, parce qu’elle doit nous permettre de bâtir ensemble une France qui sortira plus forte de cette épreuve. Il est de notre responsabilité collective que cette union nationale repose sur des fondations solides, pas sur des postures d’un jour qui, le lendemain, n’auraient plus de sens pour personne. Nous devons être exigeants pour l’avenir de la France.
Pour répondre à cette exigence, nous devons prendre conscience que nous sommes entrés dans un troisième conflit mondial contre le terrorisme lorsque les attentats ont frappé le World Trade Center le 11 septembre 2001. Nous ne pouvons pas déclarer la guerre au terrorisme à chaque nouvel attentat. Nous ne devons pas non plus faire porter à une majorité plutôt qu’à une autre la responsabilité de l’horreur qui vient de frapper Paris. En réalité, la France était en guerre contre le terrorisme avant même les attentats du 7 janvier contre Charlie Hebdo et ceux de vendredi dernier.
Ayons l’honnêteté de reconnaître, toutes et tous ici présents, que nous avons sans doute un peu sous-estimé le danger que représente la bête immonde du terrorisme (Applaudissements sur plusieurs bancs), que nous ne l’avons pas suffisamment combattu jusqu’à présent. Pour le combattre et l’éradiquer, nous devons être capables d’apporter une réponse internationale, européenne et nationale à ce fléau. L’ennemi du monde civilisé a un nom : le djihadisme – Al-Qaïda hier, Daech aujourd’hui. L’exigence pour la communauté internationale, c’est d’anéantir Daech à n’importe quel prix.
Nous pensons qu’une intervention au sol en Syrie ne peut plus être écartée d’un revers de main.