Et il serait opportun que notre diplomatie les invite et les aide à sortir de cette ambiguïté, si elle existe toujours – je parle, bien sûr, de l’ambiguïté et non de notre diplomatie, qui, elle, existe assurément…
Pour combattre efficacement Daech, il faut en effet tarir son financement. Par ses attentats sanglants, Daech nous a déclaré la guerre. Face à cela, il faut dire ce que disait Churchill dans d’autres circonstances, il y a soixante-quinze ans : « On ne nous verra ni faiblir ni faillir. »
La Constitution dispose dès son article 1er que la France est une République laïque. Elle respecte toutes les croyances, mais sépare celles-ci de l’État. Dans les circonstances présentes, la laïcité est plus que jamais nécessaire, et ce à un double titre.
D’abord, elle est un principe de liberté : liberté de penser, liberté de conscience face à tout prosélytisme.
Ensuite, elle est un principe de fraternité. Elle permet à tous de vivre ensemble par-delà les différentes appartenances confessionnelles.
La laïcité réunit et rassemble. Elle fédère. Elle renforce l’unité de la République. Il importe donc de la revitaliser dans notre société, qui tend parfois à l’oublier.
Les terroristes de Daech veulent imposer leurs croyances par la force, par la contrainte. Ils refusent la liberté de conscience et veulent dicter leur loi. Il y a deux siècles et demi, dans son Traité sur la tolérance, Voltaire écrivait avec une certaine emphase qui ne lui était pas coutumière : « Puissent tous les hommes se rappeler qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes ! »
Il faut bien se rendre à l’évidence : le genre humain n’est pas divisible, même sous l’effet de théologies rivales. L’humanité est une. De partout dans le monde viennent des messages de soutien à la France meurtrie, des messages de solidarité, de compassion et de concorde. Cela s’appelle l’humanisme, et le terrorisme n’y peut rien !