Nous avons le plaisir de recevoir M. Élie Cohen dont les travaux sont particulièrement reconnus en matière d'économie industrielle. Ses fonctions de professeur à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po), de directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre, de 1997 à 2012, l'ont amené à écrire de nombreux articles ou livres dont l'un était précisément intitulé : Le décrochage industriel. Lorsque l'on considère le poids économique du secteur automobile, tout décrochage de nos capacités d'innovation et de notre appareil de production aurait, vous le savez, de lourdes conséquences.
Nous vous demanderons donc, monsieur le professeur, si les constructeurs français ont su répondre au défi de la mondialisation, notamment après la crise de 2008-2009, et, dans la même optique, si nos industriels sont en bonne position pour faire face à l'évolution des motorisations – problématique particulièrement sensible depuis la révélation, à partir des États-Unis, de pratiques frauduleuses de la part du groupe Volkswagen. Enfin, considérez-vous que les pouvoirs publics ont su anticiper ?
Vos éclairages ne manqueront pas de nous intéresser, je pense entre autres à la mise en place du Comité stratégique de la filière, mais aussi à d'autres structures, aux aides ciblées sur l'activité automobile, sans oublier les Programmes d'investissements d'avenir (PIA) dont certains axes sont directement dédiés au véhicule du futur.