Au départ, je me suis étonné qu'un tel sujet fasse l'objet d'une proposition de loi, car la loi ne fait pas tout. Pour autant, il n'est pas à prendre à la légère, et je tiens à remercier M. Garot pour son travail. Il est temps de retrouver un peu de bon sens. Nous sommes d'ailleurs nombreux, sur ces bancs, à nous souvenir que, dans notre enfance, il n'était pas question de gaspiller de la nourriture. Je voudrais appeler votre attention sur quatre points.
D'abord, les producteurs ne produisent pas pour donner ni pour surproduire. Mais comme nous nous sommes débarrassés de tous les outils de régulation de production, il y a forcément des effets pervers.
Ensuite, il est indéniable que le marketing exerce une pression sur les transformateurs.
Dans la distribution, il y a également une dualité d'objectifs. Les responsables de grande surface cherchent à éviter à la fois le gaspillage et le don des aliments, ce qui peut être à l'origine de conflits entre les salariés de la grande distribution et leurs dirigeants. Cela mériterait d'être étudié.
Enfin, au niveau des consommateurs, il faudrait avoir une approche globale. Le gaspillage ne concerne pas que les produits alimentaires. Il suffit de se rendre dans une déchetterie pour en faire l'effrayant constat. Non seulement la lutte contre le gaspillage s'impose, mais elle doit s'accompagner de la notion de valorisation des produits.
En tout cas, je voterai pour ce texte.