Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 9 janvier 2013 à 10h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Errare humanum est, perseverare diabolicum ! Je ne suis absolument pas convaincu par ce que vous proposez, monsieur Brottes. Nous avons entendu des aveux formidables : concédant que le bonus-malus ne règlera en rien les difficultés énergétiques rencontrées par les Français, vous parlez maintenant de pédagogie, et vous nous dites que votre texte permettra de repérer ceux qui ont besoin d'aide : mais il faudra d'autres dispositifs, qui coûteront encore de l'argent, pour secourir ceux qui vivent en situation de précarité énergétique. S'il ne s'agit que de repérer les logements mal isolés, le moyen est totalement disproportionné par rapport à l'objectif recherché !

Ce système reste extrêmement complexe, mais surtout injuste : dans une même commune du littoral, les appartements en front de mer sont soumis à des contraintes auxquelles échappent les logements de centre-ville ; dans un même immeuble, il y a des appartements plus ensoleillés que d'autres… Et, pour que votre système soit plus juste, il faudrait qu'il soit encore plus complexe, pour tenir compte de toutes les situations. Autrement dit, vous êtes pris dans un piège dont vous ne sortirez pas.

Quant à l'équilibre financier, il sera impossible à trouver. Si les Français isolent mieux leurs logements, il n'y aura plus personne pour payer des malus permettant d'équilibrer les bonus. Vous devrez alors ajuster le dispositif en permanence, en augmentant sans cesse la part et le poids de ces malus. L'autre solution, bien sûr, c'est que la durée de vie de la loi soit très limitée : mais alors pourquoi s'embarrasser d'une machine pareille ?

Je regrette également que cette nouvelle rédaction ne fasse plus mention des rapports entre bailleurs et locataires, pourtant en cause dans nombre de situations.

Quant aux résidences secondaires, je prends acte de l'évolution que vous proposez. Il faut de fait être très attentifs à la grande diversité des situations. Ainsi nombre de gens sont contraints par leur travail d'occuper en ville une résidence secondaire qui est en fait un logement très inconfortable, dont ils s'échappent en fin de semaine.

Enfin, vous avancez un coût de deux euros par foyer, mais quel sera le coût total du dispositif ? Avez-vous pris en compte la dépense qu'impliquera la création d'un organisme supplémentaire et le surcoût qui résultera pour les opérateurs de leur participation à la collecte des données ?

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