Cette année encore, la moitié des économies à réaliser – 3,4 milliards d’euros – sur l’ONDAM portent pour près de 1,7 milliard sur le médicament. Plutôt que de faire des réformes de structure pérennes, le Gouvernement, dans une vision à court terme, paralyse les performances de ce fleuron qu’est l’industrie pharmaceutique française alors même qu’il s’agit, de l’avis de tous, d’un secteur stratégique pour l’économie nationale et l’emploi.
Or la ministre de la santé a annoncé, dès le mois d’avril 2014, son objectif de stabilisation des dépenses de médicaments, c’est-à-dire un taux de croissance de 0 % sur la période 2015-2017.
Dans la mesure où le taux L a été fixé à - 1 % en 2015, il convient de le porter à 0 % pour l’année 2016 et non pas à - 1 % comme il est proposé dans cet article. Il devra également être porté à + 1 % pour l’année 2017 afin qu’en moyenne, sur cette période, l’objectif de stabilité soit respecté.
Une telle mesure permettrait en outre de respecter les engagements de l’État relatifs à la lisibilité et à la prévisibilité de la régulation du secteur, enjeux portés par le Conseil stratégique des industries de santé, le CSIS.
Enfin, la fixation d’un taux d’évolution négatif, au-delà duquel les entreprises sont lourdement taxées – de 50 à 70 % de leur chiffre d’affaires – pénalise l’attractivité de notre territoire et envoie un signal délétère aux investisseurs nationaux, alors même que de nombreux rapports officiels citent le secteur pharmaceutique comme un atout pour la réindustrialisation.