Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de la commission, mesdames, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, après l’horreur de la nuit du vendredi 13 novembre, nous avons eu aussi l’occasion à maintes reprises de féliciter nos services publics de sécurité et de santé. Nous avons eu raison. Je ne voudrais pas oublier les médecins, qui ont levé leur mouvement de grève, mais il est important aussi de souligner l’élan de solidarité et de générosité qui s’est manifesté par l’afflux de nouveaux donneurs de sang.
L’article 7 bis de ce projet de loi, qui concerne le don du sang des homosexuels, n’est donc pas anecdotique. Madame la ministre, vous avez annoncé que les homosexuels pourront donner leur sang à partir du printemps prochain, mais à condition de ne pas avoir eu de relations homosexuelles pendant un an !
Je ne m’étendrai pas sur cette question, puisqu’elle vient d’être évoquée, mais l’Espagne, l’Italie, la Pologne, et même la Russie, qui ne sont pourtant pas très tendres avec la communauté homosexuelle, permettent déjà un tel don. Les risques sont connus ; la médecine d’aujourd’hui sait les évaluer et les éviter. Cette mesure serait donc discriminatoire et, pour les députés du groupe RRDP, tout à fait inacceptable.
J’en viens à l’article 4 ter, réintroduit au Sénat. Si ma position n’a pas changé, j’affirme que la lutte contre l’alcoolisme est et doit rester une priorité en matière de santé publique. Avec l’Agence nationale de prévention en alcoologie et addictologie – ANPAA – que j’ai consultée, nous sommes d’accord pour renforcer la prévention et lutter contre l’alcoolisation massive chez les jeunes.
Si je suis élu dans l’Aisne, et particulièrement dans les pays des Portes de la Champagne, je n’ai pas d’intérêt dans la vigne. Mais, je sais ce que la vigne et le champagne apportent en matière d’emploi, de notoriété et de développement à mon territoire et à la France. Je sais aussi les dégâts de l’alcoolisme. Il nous faut donc regarder la réalité des faits.
Madame la présidente de la commission, nous avons échangé sur l’évolution de la consommation de vin, qui a fortement chuté. Hier, on en buvait à tous les repas, et même au travail. Aujourd’hui, les temps ont changé, et le vin n’est plus la cause première de l’alcoolisme. Nous devons le considérer comme un produit gastronomique et culturel. Voilà pourquoi il faut à la fois lutter contre l’alcoolisme et faire la promotion de nos terroirs viticoles. Le Président de la République, lui-même, bon nombre de vos collègues ministres, la majorité de notre groupe et de nombreux députés, sur tous les bancs, sont favorables à une clarification de ces règles.