…car de nombreuses questions restent en suspens. Que deviendront, madame la ministre, les engagements que vous avez pris à l’instant, y compris sur les projets médicaux, lorsque le texte, une fois voté, sera, dans six mois, dans un an, décliné par les ARS des grandes régions ? Quelle sera sa déclinaison ? Je n’ose pas dire, madame la ministre, que ces engagements auront été oubliés.
Vous évoquez ainsi les « projets médicaux », mais quels critères présideront par exemple à l’implantation d’une unité neurovasculaire ? Sera-t-elle implantée dans tel centre hospitalier parce que c’est celui où l’expert de la commission travaille ? Le sera-t-elle là où il existe des équipes ayant développé une pratique et de l’expertise ? Un établissement pourra-t-il n’être pas retenu si la qualité n’est pas présente ? Mais alors, il faut le dire ! Il faut évaluer la démarche médicale !
Lorsque j’aurai besoin d’un médecin – ce qui, étant donné mon âge, arrivera bientôt–, où irai-je ? Aujourd’hui, même s’il existe des maisons de santé – j’ai lu une de vos déclarations à ce sujet, madame la ministre –, pour que des médecins viennent y exercer, il faut faire appel à des réseaux, qui, naturellement, se font payer. Mais, au bout de six ou dix-huit mois, pourrons-nous les solliciter une deuxième fois lorsque le médecin, originaire de tel ou tel pays de l’est de l’Europe, sera parti ?
Aujourd’hui, en moyenne dans une ville de 20 000 habitants, 2 000 personnes, souvent âgées ou très âgées, attendent un médecin référent. Telle est la réalité du terrain. J’ose espérer qu’au terme de cette nouvelle lecture, votre texte – notre texte – répondra mieux aux besoins de soins dans le milieu rural.