Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, je veux saluer l'action courageuse de nos forces armées engagées au Mali et contribuer à leur exprimer la solidarité de la représentation nationale. Il s'agit de porter secours à un pays attaqué par des groupes terroristes puissamment armés et aussi de protéger les 6 000 ressortissants français présents dans ce pays ami, longtemps lié à la France par un destin commun.
Cette action militaire, décidée à la demande du président malien, s'inscrit pleinement dans la légalité internationale. Elle a reçu le soutien unanime du Conseil de sécurité et de la CDAO, la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest. Il était impossible en effet de laisser des groupes djihadistes, dont Al-Qaïda, s'emparer d'un pays pour le transformer en État terroriste qui aurait servi de base à d'autres opérations.
La France a été la première à agir, et elle a bien fait. Il importe maintenant qu'elle ne soit pas la seule à intervenir et que tous les États concernés prennent leur part dans ce combat qui doit être commun et solidaire. Les États d'Afrique de l'Ouest vont-ils déployer sans tarder la mission internationale de soutien au Mali, ou MISMA, la force multinationale africaine, et nos partenaires européens, dont certains restent passifs, vont-ils enfin activer leur mission de formation de l'armée malienne ?
Ce qui est en jeu au Mali et ailleurs, c'est la liberté, plus précisément la liberté de conscience. Le vingtième siècle avait vu se développer la liberté, la laïcité, la liberté de croire ou de ne pas croire, le respect des convictions d'autrui. Le siècle nouveau voit le retour des dogmatismes, des intégrismes, et la volonté de les imposer par la force, par la violence la plus extrême, comme au Mali : exécutions, mutilations, lapidations.