Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 24 novembre 2015 à 21h30
Modernisation du système de santé — Article 5

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes :

Je profite de l’amendement de M. Richard, auquel je donne un avis défavorable pour les raisons qui viennent d’être exprimées par le rapporteur, pour indiquer quelle est la logique qui sous-tend l’article 5, dont la mise en oeuvre se fera sur la base du volontariat.

Quel est l’enjeu ? Faire face à l’un des défis de santé publique majeur auquel nous sommes confrontés en France, ailleurs dans le monde également, mais nous travaillons pour notre pays, à savoir ce que l’on appelle désormais « l’épidémie de diabésité ».

De plus en plus, on voit des jeunes et des moins jeunes en surpoids, parfois obèses. Et l’on s’aperçoit qu’il y a un lien très direct avec la qualité et la nature de l’alimentation.

Sur les produits industriels transformés figure toute une série d’informations. L’article 5 ne propose pas d’ajouter une information supplémentaire ni d’apporter un élément nouveau. Il vise à synthétiser les éléments qui aujourd’hui figurent sur les emballages de manière à ce qu’ils soient plus simples, plus lisibles, plus compréhensibles par les acheteurs, les consommateurs.

Je veux insister sur ce point. Si on ajoutait un élément, on pourrait avoir l’impression que l’on viendrait complexifier la lecture des informations sur des paquets de biscuits par exemple, des produits industriels préparés et qu’en fin de compte l’on ne s’y retrouverait plus.

Mais je mets au défi quiconque ici de comprendre quelle est la qualité nutritionnelle d’un produit entre les différentes informations : la quantité de gras, le nombre de calories, le sucre, le sel. Bref, on est incapable de l’identifier. L’objectif est bien la clarification.

Vous demandez une expérimentation, mais le processus sera volontaire. Le journal UFC-Que choisir s’est fortement engagé en mettant sur son site et en publiant dans un de ses numéros une appréciation nutritionnelle de toute une série de produits à partir du logo nutritionnel établi par M. Hercberg, c’est-à-dire sur des bases scientifiques. C’est très intéressant car chacun peut découvrir que des produits qu’il pensait être de moindre qualité nutritionnelle que d’autres étaient en réalité tout à fait positifs au regard de l’alimentation et que d’autres qui paraissaient sains, l’étaient beaucoup moins en raison de la présence de produits qui n’apparaissent pas sur l’étiquetage.

L’enjeu de cet article, c’est d’informer les consommateurs, de leur donner des moyens de mieux choisir, de mieux consommer pour mieux protéger leur santé.

Le caractère volontaire de la démarche, monsieur le député, permet de répondre à vos inquiétudes.

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